mur de la peste
Édifié il y 300 ans par les habitants du Comtat Venaissin (actuelle part occidental du Vaucluse), ce mur était censé protéger les comtadins de la grande peste remontant de Marseille en traversant la Provence. Mais Yersinia pestis (le bacille de la peste) le traversa, dès sa mise en fonction, alors que l’épidémie s’éteignait en Provence, de protection le mur devint enfermement. La population, par suite du coût dispendieux de l’édifice et de l’empêchement du commerce le plus essentiel souffrit de l’épidémie autant que de famine. Les vestiges muets de ce mur serpentent sur 25 kilomètres à la crête des Monts de Vaucluse, ils nous montrent son délitement dû au temps, mais aussi la mémoire qui nous unis à nos ancêtres, gagnés par la terreur ou les superstitions et soumis à l’incurie et la cupidité des autorités. Avec le temps, la nature a repris ses droits en absorbant l’édifice, en le réduisant à quelques pierres éparses, à l’image de notre mémoire qui oublie les détails de nos souvenirs pour n’en préserver que l’essentiel. Faune et flore lui insufflent la vie en le colonisant, en l’habitant il devient refuge.
Ensemble de 21 photographies, impression numérique pigmentaire EPSON UltraChrome HD.